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Terres rares et ENR: l’Ademe dédouane le photovoltaïque face aux idées reçues


Le jour se lève pour des panneaux solaires révolutionnaires

Publié le : 04/02/2019

Olga Malinkiewicz, physicienne et entrepreneuse polonaise, présente un panneau solaire dans son usine à Wroclaw, en Pologne, le 16 janvier 2019
© AFP Janek SKARZYNSKI

Wroclaw (Pologne) (AFP) – Au soleil ou même à l’ombre, les murs et les fenêtres d’un bâtiment produiront l’électricité dont il a besoin: ce rêve d’écologiste s’incarne dans un projet industriel lancé par une jeune chercheuse et femme d’affaires polonaise. « Les pérovskites ». D’aucuns ont entendu ce nom étrange il y a cinq ans à peine, et pourtant leur propriétés physiques étonnantes sont en passe de révolutionner l’accès à l’énergie solaire pour tous. « À notre avis, les cellules solaires pérovskites ont le potentiel de remédier à la pauvreté énergétique mondiale », déclare à l’AFP Mohammad Khaja Nazeeruddin, professeur à l’Institut des sciences et ingénierie chimique à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, à la pointe de la recherche sur l’énergie photovoltaïque. Des panneaux solaires légers, souples, efficaces, à taux de transparence et à teinte variables, bon marché, qu’on peut poser facilement sur un ordinateur portable, une voiture, un drone, un vaisseau spatial ou un bâtiment, même à l’intérieur. Leur production industrielle est sur le point de démarrer.Les pérovskites furent décrites déjà dans les années 1830 par l’Allemand Gustav Rose qui faisait ses recherches dans l’Oural. C’est lui qui a donné à sa découverte ce nom étrange de pérovskite, en l’honneur du minéralogiste russe Lev Perovski. Initialement considérée comme un minéral, la pérovskite désigne aujourd’hui une structure atomique particulière, répandue dans la nature et facile à obtenir en laboratoire.

Il a fallu attendre 2009 et les travaux du chercheur japonais Tsutomu Miyasaka, poursuivis par d’autres, notamment à l’Université d’Oxford et à l’EPFL, pour découvrir l’aptitude des pérovskites à former des cellules photovoltaïques. Un pas crucial est fait en 2013 par une jeune Polonaise, Olga Malinkiewicz, alors doctorante à l’Institut des sciences moléculaires (ICMol) de l’Université de Valence, en Espagne. En marge de ses études, elle crée une cellule photovoltaïque en posant une couche de pérovskites par évaporation, et finalement par simple impression à jet d’encre.

« C’était en plein dans le mille ! Plus besoin de hautes températures pour mettre une couche photovoltaïque sur tout type de support ! », raconte à l’AFP cette jeune femme blonde enthousiaste et souriante. Sa découverte lui vaut un article dans la revue Nature, une vague de commentaires scientifiques et médiatiques, mais aussi le prestigieux prix du concours Photonics 2, organisé par la Commission européenne, et un autre du MIT.

Encouragée par deux hommes d’affaires polonais, elle fonde avec eux à Wroclaw (sud-ouest) la société Saule Technologies, du nom d’une déesse païenne balte régnant sur le soleil, la terre et le ciel. Improvisée au départ, soutenue « au bon moment » par le multimillionnaire japonais Hideo Sawada, sa société est fière aujourd’hui de ses laboratoires très modernes à l’origine de sa « formule magique » d’encre de pérovskite et fait construire un site de production à l’échelle industrielle à Wroclaw.

« Ce sera la première chaîne au monde basée sur cette technologie. Sa capacité atteindra 40.000 m2 de panneaux à la fin de l’année et 180.000 m2 un an plus tard. Mais c’est une goutte d’eau dans l’océan de la demande », indique Mme Malinkiewicz, interrogée par l’AFP.

A terme, des chaînes de production compactes pourront être installées partout, suivant la demande, pour fabriquer des panneaux « cousus sur mesure ».

Le géant du BTP suédois Skanska, qui en fait des tests en conditions réelles sur un immeuble à Varsovie, vient de signer avec Saule un contrat d’exploitation de cette technologie sur tous ses marchés en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.

« La technologie des pérovskites nous rapproche de l’objectif des bâtiments autosuffisants en énergie », dit à l’AFP Adam Targowski, responsable du développement équitable chez Skanska.

« Les pérovskites font leurs preuves même sur les surfaces peu exposées au soleil. On peut les appliquer quasiment partout. Plus ou moins transparents, les panneaux répondent aussi aux exigences du design. Grâce à leur souplesse et leurs teintes variables, pas besoin de construire des supports supplémentaires, d’intervenir sur la forme ou le dessin du bâtiment », explique-t-il.

Un panneau standard d’environ 1,3 m2, au coût attendu de 50 euros et au rendement comparable aux panneaux classiques, approvisionnera en énergie un poste de travail en bureautique à longueur de journée, selon les estimations actuelles.

Un autre test grandeur nature a été lancé sur un hôtel au Japon, près de Nagasaki.

En quelques années seulement, « les pérovskites ont fait un long chemin, souligne le professeur Nazeeruddin, qui avait par le passé collaboré avec Mme Malinkiewicz. Leur efficacité étant passé de 3,8% à 23,7% », un taux comparable à celui des panneaux classiques en silicium.

Selon Assaad Razzouk, le PDG de Sindicatum Renewable Energy, basé à Singapour, « le potentiel de cette technologie est énorme ».

« Pensons à tous les bâtiments qu’on pourrait équiper dans le monde! », souligne à l’AFP ce promoteur de projets d’énergie propre en Asie.

Selon M. Nazeeruddin, un projet semblable de production de nouveaux panneaux pourrait être lancé prochainement dans le Valais en Suisse. Oxford Photovoltaics prépare un projet analogue en Allemagne.

© AFP


18 juillet 2016

Au cœur des Pyrénées, l’énergie solaire devient citoyenne

Ferme_des_Escoums
A 1 100 m d'altitude, surplombant la vallée de la Têt, deux hangars agricoles de 900 m² sont sortis de terre grâce à deux installations solaires qui ont permis d'ouvrir la porte à une contribution citoyenne. Quand le solaire citoyen vient en aide à un jeune éleveur de vaches gasconnes !

Des étreintes, des larmes, du soulagement, une émotion non feinte et profonde… Guillaume Husson, jeune paysan-éleveur porteur de ce beau projet, et Jean Quilleret, la cheville ouvrière de cette exceptionnelle aventure humaine, ont fondu en larmes, dans les bras l'un de l'autre lors de l'inauguration des premiers kWh solaires injectés dans le réseau. Il faut dire qu'ils vivaient là la consécration de quatre années de travail acharné, DonQuichotte de la chose solaire qui ont vu enfin leur utopie se réaliser. « Sans vous, on n'en serait pas » lance-t-il ému à l'ensemble des coopérateurs qui ont permis à ce projet de voir le jour !

Deux projets lauréats d'un AO CRE

Un peu d'histoire. En janvier 2009, après avoir passé sa capacité agricole, Guillaume Husson, jeune paysan-éleveur reprend la ferme menée alors par Myriam et Sam Nègre, qui deviendront d'ailleurs coopérateurs des 2 SCIC. Dès le démarrage, le jeune homme a dû faire face à des difficultés. Notamment, le bâtiment de ferme existant s'est révélé potentiellement dangereux. Depuis 2009, Guillaume Husson et le troupeau ont fait quasiment sans bâtiment. Le troupeau est dehors tout le temps et toute l'année, la mécanique se fait dehors, le foin est stocké sous des bâches. L'éleveur fatigue. Début 2010, il commence à chercher des solutions. Un premier projet de bâtiments avec photovoltaïque en toiture voit le jour en 2013/2014. En octobre 2013, Guillaume Husson et Jean Quilleret ont répondu à l'appel d'offres CRE du ministère de l'écologie portant sur la réalisation et l'exploitation d'installations photovoltaïques sur bâtiment de puissance crête comprise entre 100 et 250 KW. Leurs deux dossiers ont été retenus, avec un prix de vente de 178 € par MWh soit 17,8 cents d'€ par KWh pour les projets GH Solaire et Jean Solaire. Hélas, ces projets pourtant lauréats ne trouveront pas de financement. Frilosité des banques oblige. Un financement de 1,3 millions d'euros sur la tête d'un jeune éleveur fait craindre le pire à tous les établissements financiers contactés.

La démarche citoyenne comme un dernier recours

En juin 2014, le paysan décide alors de s'orienter vers une approche citoyenne et coopérative. La première SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif) est née le 25 janvier 2015, la deuxième le 15 mars 2015. « Nous sommes alors passés d'un projet individuel à une démarche collective et coopérative. Un vrai outil de développement local, écologique et solidaire, est né. Il revenait aux citoyens de l'investir ... et d'investir ». Avec l'aide de Jean Quilleret, Guillaume Husson va partir en quête de fonds. Entre les réunions publiques organisées dans les villages alentours et un bouche à oreille particulièrement performant, 165 coopérateurs ont été réunis en quelques mois autour de ces projets solaires pour un montant collecté de 635 000 euros sur la base d'un placement à 3% d'intérêt. L'autre partie du financement a été accordé par la banque néerlandaise Triodos, une sorte de NEF hollandaise. Parmi ces contributeurs, il y a Benoit, patron avec son compagnon brésilien Robson d'une maison d'hôte gay friendly, la maison Prades, dans la sous-préfecture voisine. Ce Belge installé depuis cinq ans au pied du Canigou a investi quelques milliers d'euros pour lui, son compagnon et ses petits-enfants. « Je connaissais bien ce fermier. Nous achetons la viande chez lui pour faire des blanquettes. Je suis favorable à la tendance des circuits courts mais aussi aux énergies renouvelables. J'ai vu que ce projet était très sérieux, qui plus est avec rendement de 3%. La banque ne donne plus ça. Autant aider les gens et un projet citoyen comme celui-ci qui s'inscrit dans la nouvelle modernité » confie-t-il avec un peu de fierté.

Retard à l'allumage mais intérêts des coopérateurs préservés

Ainsi sont nés les deux projets photovoltaïques sur bâtiment, l'un Jean Solaire, 191,4 KWc installés sur le bâtiment de stabulation et d'élevage, propriété de la SCIC Ferme d'Escoums, l'autre GH solaire, 196,35 KWc installés sur le bâtiment de stockage, propriété de la SCIC Escoums Solaire. « Par l'intermédiaire de Jean-Yves Quinette, le bureau d'études Tecsol nous a concocté un productible aux petits oignons autour des 1 371 KWh / KWc / an pour les deux projets » précise Jean Quilleret. Les 1175 panneaux SunPower de 327 W fabriqués à Toulouse recouvrent désormais la toiture des hangars agricoles couplés à des onduleurs Delta, le Suisse Solarmax ayant fait défaut en cours de projet. La société Sol R de Perpignan a réalisé, sous la houlette de son gérant Thomas Spagnolo, l'installation en quelques jours à peine. Le temps pressait.

Car côté ERDF, le transformateur destiné à injecter le futur courant produit en 400 V dans le réseau ERDF 20 000 V avait déjà été posé et raccordé depuis le 16 février 2015. Pire ! Suite aux avatars du financement et du chantier, le contrat de 20 ans, était soumis à un système de pénalité en cas de début d'injection dans le réseau au delà du 13 septembre 2015. Ce qui est le cas avec la mise en service au 13 juillet 2016. « Quoiqu'il en soit, les intérêts de nos coopérateurs comme de nos banquiers seront préservés puisque le plan de financement est prévu sur 17 ans. La durée du contrat sera donc supérieure à la durée du plan de financement » rassure Jean Quilleret qui a tenu encore a félicité les coopérateurs pour leur soutien à l'activité d'élevage en circuits courts, leur participation au mouvement de la transition énergétique avec la production de 500 000 kWh solaires annuels et bien sûr de leur implication citoyenne vers une économie choisie en fonction d'une philosophie de vie digne et respectueuse de l'humain. Autant de valeurs qui collent à celle de l'énergie solaire !


En Zambie, Neoen et First Solar vont produire l’une des électricités solaires les moins chères d’Afrique

Le Monde.fr avec AFP Le 16.06.2016 à 14h18

Le producteur français d’énergies renouvelables Neoen et le fabricant américain de panneaux solaires First Solar ont annoncé, jeudi 16 juin, avoir remporté un appel
d’offres pour
construire une centrale solaire de 47,5 mégawatts (MW) en Zambie, à un coût jamais atteint en Afrique subsaharienne. Le consortium s’est engagé à produire l’électricité à un tarif de 0,06 dollar le kilowattheure (0,053 euro/kWh), ont-ils expliqué dans un communiqué conjoint. Le projet est par ailleurs le premier attribué dans le cadre du programme Scaling Solar lancé début 2015 sous l’égide de la Banque mondiale pour développer cette énergie sur le continent africain.

450 000 modules photovoltaïques

La centrale, qui doit être mise en service à la mi-2017, sera située dans la zone économique sud de Lusaka sur un périmètre de plus de 52 hectares, soit 73 terrains de football, détaille le communiqué l’annonce. First Solar fournira les 450 000 modules photovoltaïques. L’appel d’offres a été remporté auprès du fonds Industrial Development Corporation (IDC) qui détiendra une participation de 20 % dans le projet. L’électricité produite sera destinée à Zesco, le fournisseur public du pays dans le cadre d’un contrat d’achat de vingt-cinq ans.


Le photovoltaïque, un élément de réponse durable à la demande d'électricité selon l'Ademe

Dans un nouvel avis, l'Ademe juge le photovoltaïque incontournable pour répondre à la demande d'électricité. Elle formule toutefois plusieurs recommandations afin de résoudre certains points faibles.

Energies  |  04 mai 2016  |  Laurent Radisson

Par un avis de 2013, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) avait déjà jugé le photovoltaïque comme une composante incontournable des politiques énergétiques durables. Elle enfonce le clou dans un nouvel avis, daté d'avril 2016, consacré à cette filière. D'autant, qu'entre-temps, de nombreuses évolutions sont venues conforter son analyse.

Des coûts en baisse

"La filière progresse régulièrement et rapidement en termes d'efficacité et de baisse des coûts grâce aux efforts de recherche et aux retours d'expérience du marché", relève l'Agence. Cette dernière reconnaît que le coût de production reste encore élevé mais souligne la baisse continue du prix des systèmes photovoltaïques (PV). "Les coûts d'investissement pour une centrale au sol ont été divisés par six entre 2007 et 2017", indique-t-elle à titre d'exemple.

Ces coûts devraient encore baisser de 35% d'ici 2025, estiment les auteurs de l'avis, alors que le prix de l'électricité "avec le mix électrique actuel" augmente de manière régulière. Résultat ? En France, le développement du PV devrait être possible sans subvention vers 2020, affirme l'Ademe, qui s'appuie sur une étude qui lui a été remise en septembre dernier. Elle préconise donc une politique de soutien transitoire entre 2016 et 2020, en clarifiant les objectifs des deux outils utilisés jusqu'à présent : contribution au service public de l'électricité (CSPE) et dispositifs fiscaux.

En tout état de cause, "l'électricité photovoltaïque (…) se présente comme un élément de réponse durable à la demande d'électricité", affirme l'Ademe. "Le soutien à la filière, notamment via les investissements d'avenir, revêt donc un enjeu stratégique en termes d'approvisionnement énergétique, de développement industriel, d'emplois, de compétitivité et de lutte contre le changement climatique", conclut le document.

L'Agence nationale se positionne toutefois pour un renforcement de la coopération entre les différents acteurs européens afin d'accélérer la mise en œuvre des innovations et proposer une offre compétitive.

Réseaux intelligents et autoconsommation

L'Agence relève un certain nombre de points faibles et émet des recommandations en vue de les améliorer. Parmi ces faiblesses figurent le caractère fluctuant de la production et son incidence sur l'équilibre offre-demande, de même que son impact sur le réseau de distribution, en zones rurales notamment. L'Ademe rappelle qu'elle travaille à l'émergence de solutions qui "permettront au réseau électrique d'accueillir un nombre croissant d'installations photovoltaïques, notamment en encourageant les travaux sur les réseaux et systèmes électriques intelligents".

De plus, malgré son caractère fluctuant, les auteurs de l'avis estiment que le PV peut contribuer à réduire la pointe de demande d'électricité de mi-journée, grâce à l'autoconsommation. "Cette consommation d'électricité sur le lieu de production pourra être augmentée grâce à des dispositifs de stockage, qui font actuellement l'objet de nombreux développements", ajoutent-ils.

Tenir compte des contraintes environnementales

L'Ademe pointe par ailleurs les impacts environnementaux liés à la fabrication des cellules. A ce propos, elle indique participer aux travaux européens relatifs à l'élaboration d'un écolabel qui permettra de favoriser les modules PV éco-conçus. Quant à l'utilisation de métaux rares, elle précise que la diversité des technologies PV permet d'envisager un développement pérenne sans risque de rupture d'approvisionnement.

Les contraintes environnementales se font également sentir en termes d'occupation des sols, alors que la part, en puissance installée, des centrales au sol augmente dans la production PV depuis 2010. Pour être rentables, les centrales nécessitent en effet une emprise suffisante susceptible de provoquer des conflits d'usage avec des terres agricoles ou forestières. En conséquence, le document émet plusieurs recommandations en la matière : implantation sur des surfaces non-agricoles (friches industrielles, anciennes carrières, sites pollués, etc.), mixité des usages (élevages, cultures), etc.

L'exploitation des grandes toitures (entrepôts, bâtiments industriels ou commerciaux) constitue une alternative qui doit être encouragée afin d'éviter de tels conflits, indique l'avis. Ses auteurs soulignent l'intérêt des modules PV intégrés au bâti même s'ils sont a priori plus coûteux que les panneaux surimposés. Dans le neuf, certains modules intégrés présentent une rentabilité équivalente, relèvent-ils. C'est aussi "un marché sur lequel les industriels français du bâtiment et du photovoltaïque peuvent se positionner en valorisant leur savoir-faire", estime l'Ademe. De plus, indique-t-elle, l'intégration au bâti permet aux entreprises de se positionner dans l'optique du bâtiment à énergie positive (Bepos).



D'une capacité de 6,2 GW en 2015 à 20,2 GW en 2023 A fin décembre 2015, la capacité photovoltaïque totale disponible était de 6,2 GW en France, dont 91% raccordés au réseau public de distribution. La production énergétique annuelle est estimée à 7,4 TWh et couvre en moyenne 1,6% de la consommation nationale d'énergie électrique. La filière représente 8.400 emplois directs, 5.200 emplois indirects (sous-traitants) et 3.200 emplois induits, indique l'Ademe. Soit 17.000 emplois au total.
La programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de production d'électricité fixe un objectif, en puissance installée, de 10,2 GW en 2018 et de 20,2 GW (18,2 GW option basse) en 2023.


VW et Shell lavent plus vert !

Forum Tesla Magazine by tesladdict - 10 mai 2016

Presque pas gonflés! Même pas mal VW et surtout sans vergogne. Que Shell défende son pré carré avec l’assurance et la mauvaise foi d’un pétrolier, comme les fabricants de cigarettes en leur temps peut, sans s’admettre, se comprendre. Mais que VW avec les casseroles qu’elle se trimballe la ramène encore… on ne dira plus que l’arrogance est une exclusivité française quoique plutôt courante chez nous.

Source : By Arthur Neslen | In partnership with The Guardian

VW et Shell, ces deux micro entreprises viennent encore faire parler d’elles par leur remarquable tentative de détourner l’Europe des voitures électriques. (27 avril 2016).

Suite aux promesses du sommet sur le climat de Paris en Décembre dernier, l’UE potasse de quoi devenir bon élève en matière d’efficacité énergétique pour 2025 et 2030. Et bien l’UE potasse mal, VW et Shell lui soufflent la solution : seuls les biocarburants devraient être au cœur des efforts de l’industrie verte. Méthodologie préconisée en lieu et place de l’électricité, 1. une plus grande utilisation des biocarburants, 2. l’étiquetage des voitures quant à leur émission de CO2 (un moment de honte est vite passé) et 3. le système d’échange d’émissions de l’UE (ETS). Des sous à défaut d’air pur. Et de quoi bloquer une nouvelle action réglementaire significative sur les émissions des voitures pour plus d’une décennie, selon des sources de l’UE.

Ulrich Eichhorn, nouveau chef de la recherche et du développement chez VW, (mais que cherchent-ils et que développent-ils?(1) ) a admis que les véhicules hybrides et d’autres plus efficaces (lesquels) étaient des pierres angulaires pour l’avenir mais que dans l’intervalle il serait nécessaire de promouvoir les biocarburants. «Les véhicules diesel modernes et à gaz naturel seront absolument nécessaires pour tenir les objectifs de CO2 jusqu’en 2020 et à partir de là ils contribueront également à de nouvelles réductions. »

Mon anglais n’est pas terrible mais si j’ai bien compris ses propos, M. Eichhorn compte réaliser un merveilleux tour de passe-passe. Les vilaines voitures qui polluent au diesel actuel vont se refaire une virginité en diesel vert. Hocus poucus fidibus! Et nous aurons les poumons en capilotade mais bonne conscience puisqu’en continuant à les acheter « Les coûts sociaux (seront) minimisés pour garder notre force industrielle et de la compétitivité». Excusez-moi, la compétitivité ça ne se joue pas à un même niveau? Et puis pourquoi à partir de 2020 y aura-t-il des réductions d’émissions supplémentaires qu’on pourrait pas avoir avant?

Pas de bol l’apprenti sorcier. L’étude d’ Auto Fuels Coalition (Union des carburants Auto), écrit par Roland Berger, fait une série d’hypothèses très pessimistes sur les coûts à la fois des améliorations d’efficacité énergétique et des émissions de gaz à effet de serre des biocarburants. Une étude récente de l’UE a trouvé le plus sale biocarburant trois fois plus polluant que le diesel. On peut toutefois se demander pourquoi les performances du meilleur ne sont pas connues. Pour les militants verts, au lieu de réduire les émissions, l’utilisation du biodiesel dans les transports augmenterait les émissions polluantes de 4%, l’équivalent de 12 millions de voitures supplémentaires sur les routes jusqu’en 2020.

On comprend que nos deux compères aient le feu aux fesses. 400.000 pré-commandes du Model 3 Tesla, la décision du Parlement néerlandais d’ interdire les moteurs à essence et diesel en 2025. L’ Allemagne qui a promis une subvention coup de pouce d’ 1milliard d’euros pour l’achat de voitures électriques espérant en voir 1 million sur ses routes d’ici la fin de la décennie. C’est chaud. Surtout quand on est attaqué de toutes parts.

Le Docteur Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat, a déclaré au Guardian: « Le marché des véhicules électriques se développe rapidement en Chine, en Norvège aux Pays-Bas. Les décideurs européens doivent convenir des mesures rigoureuses qui pousseront le secteur de l’automobile vers le développement de produits aptes à soutenir la concurrence dans ce marché en évolution rapide ».

Mais Colin Crooks, vice-président de Shell pour le développement et la recherche, a déclaré: « Les combustibles liquides resteront essentiels pendant la transition vers une faible teneur en carbone puisque les moteurs à combustion interne vont continuer à encore alimenter la plupart des transports pour de nombreuses années à venir. » Ce qui n’est pas faux il faut l’admettre.
Aussi le géant pétrolier néerlandais a investi massivement dans l’éthanol brésilien. Là où ça pique c’est que si Crooks souligne que les biocarburants joueront un rôle clé dans l’avenir prudent il ajoute : « Les nouveaux carburants nécessiteront un soutien financier des gouvernements pour soutenir le développement de la technologie et de réduire le risque d’investissement« . Tiens donc! C’est pas de la philanthropie Shell? C’est pas sexy le bioéthanol?

Carlos Calvo Ambel, analyste pour le think-tank du Transport et l’Environnement, espagnol a déclaré que l’Europe échouerait dans ses objectifs de réduction du gaz à effet de serre si elle suivait les conseils de la Coalition des carburants Auto : « Les constructeurs automobiles, les compagnies pétrolières et les producteurs de biocarburants font une tentative désespérée pour dissuader l’Europe de mettre en place des normes de consommation de carburant pour les voitures, les fourgonnettes et les camions, un coup de pouce pour les véhicules électriques et la plupart des autres actions tellement nécessaires dans le secteur des transports« .

Quelques infos supplémentaires à piocher dans l’article d’Arthur Neslen.
Le transport routier représente actuellement environ un cinquième des émissions de gaz à effet de serre en Europe. L’UE a fixé un objectif de réduction de 60% des émissions de transport d’ici 2050, tel que mesuré par rapport aux niveaux de 1990. Les niveaux d’émission sont actuellement de 20% au-dessus de ce taux, bien qu’ils aient commencé à tomber. Mais grâce à qui, à quoi?

En 2021, aucune nouvelle voiture ne sera autorisée à émettre plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre, (on peut le vérifier, on le sait, merci VW) mais l’électrification et l’électricité renouvelable à grande échelle seront nécessaires pour approcher le zéro niveau d’émissions. Et alors? On fait quoi?
(1) Mon démon intérieur ne résiste pas à rappeler des propos lus dans l’Argus du 17 mars 2014 où l’on entendait dans la bouche d’un représentant de la marque à propos de l’e-gGolf : « En ne créant pas de modèle spécifique, nous limitons les risques : la e-Golf est assemblée sur la même ligne que les autres Golf. Peu importe que nous en vendions 10 ou 10 000, car l’usine tourne sans elle ». Volkswagen ne se fixe d’ailleurs aucun objectif de vente pour cette e-Golf, chargée d’occuper le terrain aux côtés de la Golf GTE, une hybride rechargeable commercialisée au même moment.


Climat: un nombre record de pays signent à l’ONU l’accord de Paris

Publié le : 24/04/2016

accord de paris

L’acteur et défenseur de l’environnement Leonardo DiCaprio à la tribune de l’ONU à New York, le 22 avril 2016
© AFP JEWEL SAMAD

Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – Un nombre record de pays –175 au total– dont les Etats-Unis et la Chine, les plus grands pollueurs du monde, ont signé vendredi à l’ONU un accord historique destiné à ralentir le réchauffement de la planète.

Symboliquement, le président français François Hollande a été le premier à parapher le document, conclu en décembre dernier à Paris.

« Jamais auparavant un aussi grand nombre de pays n’avait signé un accord international en une seule journée », s’est réjoui le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon en saluant un « moment d’histoire ».

« La participation de tant de pays et de dirigeants ne laisse planer aucun doute sur la détermination du monde à agir sur le climat », a-t-il estimé.

« La prochaine étape essentielle est de s’assurer que cet accord entre en vigueur dès que possible », a-t-il ajouté en exhortant les signataires à le ratifier « sans délai ».

Quinze pays, pour la plupart des petits Etats insulaires menacés par les cyclones ou la montée des eaux, l’ont d’ores et déjà fait.

La Chine et les Etats-Unis étaient représentés respectivement par le vice-Premier ministre Zhang Gaoli et le secrétaire d’Etat John Kerry. Ce dernier est venu signer avec sa petite-fille Isabelle, 2 ans, dans les bras, et a été très applaudi.

Les pays ayant signé vendredi –qui était aussi la Journée de la Terre– représentent plus de 93% des émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, selon l’ONG World Ressources Institute.

« Déjà l’année dernière, les investissements en matière d’énergies renouvelables étaient à un plus haut historique, presque 330 milliards. Et il est prévu que nous investirons des milliers de milliards de dollars d’ici la fin du siècle », a déclaré vendredi M. Kerry.

La signature n’est qu’une première étape. L’accord n’entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre l’auront ratifié.

Avant de signer, M. Hollande a appelé la planète à traduire l’accord en « actes » et a souhaité que l’Union européenne « donne l’exemple » en le ratifiant « d’ici la fin de l’année ». « Il faut aller vite, encore plus vite », a-t-il insisté.

« Le monde nous regarde (…) plus de beaux discours, plus d’excuses, plus de manipulation de la science et des politiques par les entreprises liées aux énergies fossiles » comme le pétrole ou le charbon, a martelé à la tribune l’acteur et défenseur de l’environnement Leonardo DiCaprio.

« Oui, a-t-il dit, l’accord de Paris est une raison d’espérer mais ce ne sera pas assez ».

Une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement étaient présents au siège de l’ONU pour cette séance de signature.

La présidente du Brésil Dilma Rousseff, menacée de destitution, a brièvement évoqué, à la fin de son discours, la crise politique dans son pays, exprimant l’espoir que les Brésiliens sauraient empêcher tout « recul » de la démocratie.

La société civile s’est réjouie de ce coup de pouce donné à l’accord. « C’est un tournant pour l’humanité, afin qu’elle s’oriente vers une économie propre à 100% », a affirmé Michael Brune, directeur exécutif du Sierra Club.

Il est grand temps d’agir avec audace car le réchauffement s’accélère, a souligné Leonardo DiCaprio. Le mois dernier a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré, selon les météorologues américains. L’accord de Paris engage ses signataires à limiter la hausse de température « bien en deçà de 2°C » et à « poursuivre leurs efforts » pour limiter cette hausse à 1,5°C. Cet objectif très ambitieux exigera une volonté soutenue et des centaines de milliards de dollars pour assurer la transition vers des énergies propres. L’accord reste ouvert pendant un an à la signature des 195 pays qui l’ont négocié.

Quinze petits pays très exposés, dont Fidji, Tuvalu, les Maldives, Belize, la Barbade ou Samoa, l’ont ratifié dès vendredi. « L’accord de Paris doit sauver Tuvalu et sauver la planète », a déclaré le Premier ministre de cet archipel de Polynésie, Enele Sosene Sopoaga. Pour atteindre rapidement le seuil des 55 pays/55%, il faudra qu’au moins un ou deux des grands pollueurs (Etats-Unis, Chine, Union européenne, Russie, Inde) ratifie l’accord. Pékin (responsable de 20% des émissions) et Washington (18%) ont promis de le faire avant la fin de l’année. Côté américain, le président Barack Obama n’aura pas besoin de l’aval du Congrès contrôlé par les républicains, hostiles au texte. Le Canada ratifiera lui aussi dans l’année, a affirmé son Premier ministre Justin Trudeau. « Nous devons protéger la planète qui nous nourrit et, aujourd’hui, nous nous sommes tous rapprochés de cet objectif », a-t-il déclaré.

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2°C, c’est plié ?

Journal de l’environnement, 01/04/16   Valéry Laramée de Tannenberg

Deux chercheurs détaillent les efforts à réaliser pour atteindre les objectifs fixés par la COP 21. Inatteignables, estiment-ils. A moins dedécarboner le système énergétique et d’absorber une partie du CO2 présent dans l’atmosphère. C’est le genre de calcul qui fait froid dans le dos. Dans un article publié ce vendredi 1er avril par Energy Policy, Glenn Jones et Kevin Warnerfont un peu de prospective énergétique et climatique.

En s’appuyant sur les projections démographiques de l’ONU, les tendances d’évolution de la consommation d’énergie par tête calculées par BP, l’association d’anciens ingénieurs pétroliers Aspo et de chercheurs, les deux scientifiques de l’université de Galveston (Etats-Unis) estiment laquantité de CO2 énergétique que relâchera l’humanité entre 1900 et 2100.

Démographie et énergie

Résultat des courses : la stabilisation à 2°C, voire 1,5°C, promise par l’accord de Paris s’annonce des plus délicates. D’ici la fin du siècle,la population devrait passer de 7 à 11, voire 12 milliards d’habitants. Reprenant la tendance observée depuis le début du siècle, les auteursconsidèrent que la demande d’énergie doublera d’ici 2100.

Avec un bouquet énergétique proche de celui que nous connaissons aujourd’hui, ces besoins nous amènent dans le mur à grande vitesse. Oublié lescénario du Giec[1] RCP 2,6, seul à même de stabiliser le réchauffement à des niveaux comparables à ceux préconisés par l’accord de Paris. GlennJones et Kevin Warner estiment que les émissions tendancielles cumulées atteindront 4.700 milliards de tonnes de CO2 en 2100. On est très au-delàde la limite des 2.900 Mdt préconisée par le Giec dans son dernier rapport.

Tout l’investissement dans les renouvelables

Le réchauffement de 2,5 à 3°C, comme l’estime probable les deux chercheurs, est-il inéluctable? En théorie, non. Mais les moyens à mettre enœuvre sont considérables et la (vraie) transition énergétique doit immédiatement démarrer. Jugez plutôt. D’une façon générale, l’utilisation desénergies fossiles doit être considérablement réduite. Le tiers des réserves de pétrole, la moitié de celles de gaz naturel et la quasi-totalitédes filons de charbon devront rester sous terre.

Tout l’investissement doit, dès à présent, être fléché vers les énergies décarbonées, en général, et renouvelables, en particulier. Car pourfreiner les ardeurs inflationnistes du mercure du thermomètre planétaire, les renouvelables devront fournir la moitié de l’énergie mondiale en…2028. Soit le triple de leur production actuelle. Excusez du peu.

13 millions d’éoliennes

A supposer que les banquiers trouvent les fonds nécessaires, que les politiques votent les lois adéquates, que les ensembliers disposent de tousles matériaux nécessaires, un tel effort est-il imaginable? Disons-le tout de suite: non. Pour satisfaire notre appétit énergétique tout en le décarbonant au niveau des 2°C, c’est près de 13 millions d’éoliennes de 5 mégawatts qu’il faudrait mettre en batterie (et changer tous les 20 ans), une superficie de 600.000 kilomètres carrés de panneaux photovoltaïques (plus étendue que la surface de la France). Sans oublier les 2 millions de km2 de bassins où seront cultivées les algues qui produiront les carburants liquides de demain.

Faut-il s’en étonner ? Sûrement pas. «Cette étude est en ligne avec ce que pensent les économistes pour qui les scénarios 2°C doiventgénéralement faire appel à des procédés permettant de ‘pomper’ du CO2 de l’atmosphère dans la seconde moitié du siècle (ou avant). Cettedifficulté est implicitement reconnue dans la COP 21 qui note qu’en 2030 nous en serons à 55 Mdt équivalent CO2 alors qu’il faudrait être à 40», rappelle le climatologue Jean Jouzel.

De fait, dans son article 4, l’accord de Paris souligne qu’il faudra «parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la seconde moitié du siècle». Dit autrement, la décarbonation massive de notre système énergétique ne suffira pas pour stabiliser le réchauffement. L’humanité devra aussi recourir à des moyens (la forêt) et des techniques (à développer) pour réduire sensiblement la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère en quelques décennies. La partie est bien loin d’être gagnée.

Actuellement, les énergéticiens prévoient de construire ou de mettre en service 1.500 centrales au charbon dans le monde. Or, révèle une étude de l'université d'Oxford, on devra arrêter la construction de telles installations dès 2018 pour avoir une chance sur deux de stabiliser le réchauffement à 2 °C.

<http://www.journaldelenvironnement.net/article/2-c-c-est-plie,68898?xtor=RSS-31>;


Démographie, énergie, climat : l’équation explosive

Blog Passeur de sciences, 31/03/16  Pierre Barthélémy

Peut-être se souvient-on encore de la belle unanimité des nations sur laquelle s'est achevée, en décembre dernier, la COP21, la conférence internationale sur le changement climatique. Non contraignant, l'accord de Paris prévoit de faire en sorte que la hausse moyenne des températures à la surface du globe se maintienne en deçà de 2°C – voire, idéalement, de 1,5°C – par rapport aux valeurs préindustrielles. Il y a eu une jolie photo, des sourires, de la satisfaction affichée d'être parvenu à mettre tout le monde d'accord. Et puis chacun a remballé ses affaires, est rentré chez soi, retourné à son quotidien de décideur politique ou de journaliste, aux prochaines échéances électorales, à sa campagne présidentielle, qui en France, qui aux Etats-Unis, etc. Parce que ces échéances semblent plus proches, plus urgentes, plus importantes, parce qu'on a l'impression qu'il reste du temps avant que le signal d'alarme du réchauffement climatique ne se déclenche.

Pourtant ce signal sonne déjà en continu. C'est ce que vient de rappeler, avec une cruauté froide et noire, une étude américaine publiée dans le prochain numéro de la revue Energy Policy. Signé par Glenn Jones et Kevin Warner (université A&M du Texas), cet article s'interroge sur notre capacité à résoudre ce qui est probablement un des plus grands défis du XXIe siècle, un casse-tête où se confrontent trois éléments : la croissance de la population mondiale, ses besoins en énergie et la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Ses deux auteurs rappellent quelques chiffres que chacun d'entre nous devrait avoir en tête.

D'abord quelques données démographiques : la population mondiale était de 1,6 milliard d'individus en 1900, contre 7,2 aujourd'hui et elledevrait, selon les projections de l'ONU, tourner autour de 11 milliards de personnes à la fin du siècle. A chaque heure de chaque jour, il y a en moyenne sur Terre 9 300 humains de plus qu'à l'heure précédente.

Ensuite viennent les besoins annuels en énergie de l'humanité. En 1900, ceux-ci s'élevaient à 6 400 milliards de kilowattheures (kWh), contre un peu plus de 150 000 milliards de kWh aujourd'hui. Si l'on prend en compte l'évolution de la population au cours de cette période, cela signifie que la consommation d'énergie par personne a plus que quintuplé en 115 ans. Le chiffre moyen de 21 100 kWh par personne et par an ne doit pas masquer les très grandes disparités actuelles. Ainsi, on estime qu'environ 20 % de la population mondiale n'a pas accès au réseau électrique, qu'un membre de l'Union européenne consomme près de 37 000 kWh par an contre 83 000 pour un Américain moyen. A chaque heure de chaque jour, nous extrayons des entrailles de la Terre 3,7 millions de barils de pétrole brut, 932 000 tonnes de charbon et 395 millions de mètres cubes de gaz naturel.

Enfin arrive l'objectif de contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C à la fin du siècle. Pour conserver 50 % de chances d'y parvenir, cela impose que l'humanité ne doit pas avoir émis plus de 2 900 gigatonnes de CO2 entre 1870 et 2100. Précisons ici qu'entre 1870 et 2010, près de 1 900 gigatonnes de dioxyde de carbone d'origine anthropique ont été envoyées dans l'atmosphère et que le rythme actuel des émissions ne fait qu'augmenter. Si les sociétés humaines parvenaient ne serait-ce qu'à stabiliser leur consommation de combustibles fossiles, la barre des 2 900 gigatonnes de CO2 serait de toute manière atteinte en 2038, soit bien avant 2100. A chaque heure de chaque jour, nous relâchons 4,1 millions de tonnes de CO2.

A partir de ces données, Glenn Jones et Kevin Warner ont établi quelques projections pour dessiner le portrait de la transition énergétique vers un monde décarboné. Comme la population mondiale va encore considérablement augmenter d'ici à 2100 et comme la consommation d'énergie par personne va elle aussi poursuivre sa hausse, notamment dans les pays émergents, ils estiment qu'en 2100, la production globale annuelle d'énergie sur Terre devra avoir plus que doublé par rapport à aujourd'hui et qu'elle devrait flirter avec les 320 000 milliards de kWh. Voilà le résultat chiffré de l'équation explosive qu'évoque le titre de ce billet.

Si l'humanité a réellement l'intention de suivre le traité de Paris, elle doit commencer dès maintenant à réduire la part des énergies fossiles et investir massivement dans les énergies renouvelables. Produire 320 000 milliards de kWh en 2100 implique en effet d'avoir installé d'ici là près de 14 millions d'éoliennes de 5 mégawatts (en tenant compte du nombre réel d'heures de fonctionnement et du facteur de charge), 650 000 kilomètres carrés de panneaux photovoltaïques (soit l'équivalent du territoire de la France, départements et régions d'outre-mer inclus), ainsi que 2 millions de kilomètres carrés de fabriques à biocarburants à base d'algues... Les calculs des deux chercheurs montrent que si l'on veut rester en-deçà des 2°C, il faut que la part des renouvelables dans le "mix" énergétique passe à 50 % en 2028 et ce à l'échelle mondiale ! Pour mémoire, elle ne s'élève qu'à 9 % aujourd'hui, en incluant l'hydroélectricité. Si on se concentre sur l'éolien, le solaire et les biocarburants, il faut multiplier par 37 les infrastructures actuelles. Encore ces estimations ne prennent-elles pas en compte l'énergie nécessaire pour extraire les matières premières utilisées dans la fabrication de toutes ces installations !

N'importe qui aura déjà compris qu'on se berce d'illusions si l'on pense pouvoir atteindre les objectifs du traité de Paris, surtout quand on se souvient qu'il a été fixé par des personnes dont les convictions environnementales s'avèrent souvent très circonstancielles et dont l'agenda ne dépasse en général pas l'horizon de la prochaine élection. Alors 2028 et 2100... Les auteurs de l'étude jugent nettement plus probable un scénario à 2,5 ou 3°C. Est-ce une manière de se rallier à un courant de pensée qui estime plus intelligent de s'adapter au réchauffement climatique plutôt que d'essayer de le limiter ? Pas vraiment. Non seulement ces deux chercheurs conçoivent leur travail comme "une sonnette d'alarme", ainsi que l'a expliqué Glenn Jones, mais ils soulignent, de manière très pragmatique, que nos sociétés, si elles ne s'adaptent pas à la nouvelle donne énergétique sous l'effet d'une prise de conscience écologique, devront de toute façon le faire sous la contrainte économique de la raréfaction des ressources fossiles. Parce qu'en 2100 on ne trouvera pas l'équivalent de 320 000 milliards de kWh sous terre. La réalité cruelle, c'est que si l'on n'agit pas, à la fin c'est la géologie qui gagne.

<http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2016/03/31/demographie-energie-climat-lequation-explosive/&...;


Réchauffement climatique : la situation est urgente. Quatre pistes pour éviter le pire

L’Obs, Le Plus, 27/03/16, 12h14  Dorota Retelska, scientifique

Pluies record, sécheresse dévastatrice et activité cyclonique inhabituelle : l'année 2015 est historique en termes de réchauffement climatique. C'est ce qu'affirme un récent communiqué de l'Organisation Météorologique Mondiale. Est-il trop tard pour agir ? Non, il est encore temps, affirme la chercheuse Dorota Retelska. Elle nous livre ses solutions pour éviter le pire. Comment arrêter le réchauffement sans suspendre le cours de notre civilisation ? Nous avons besoin d’une prise de conscience universelle, et d’une réduction des émissions forte et rapide.

Une situation urgente qui demande des mesures exceptionnelles

L’Organisation Météorologique Mondiale vient d’émettre un communiqué informant que l’année 2015 a été une année historique, par ses pluies record, la sécheresse dévastatrice, et une activité cyclonique inhabituelle. Cette tendance continue en 2016, février 2016 a atteint 1,35°C degrés de réchauffement. Les scientifiques ne s’attendaient pas à observer ces températures aussi vite, et sont très inquiets. Le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, affirmait : "Notre planète envoie un signal fort aux dirigeants pour qu'ils signent et mettent en oeuvre les mesures de l'accord de Paris sur le changement climatique et réduisent les émissions de gaz à effet de serre avant que nous ne dépassions le point de non retour." En effet, au dessus d’1,5°C, le climat de la Terre pourrait devenir instable. Des événements tels que les feux de forêt, la mort du plancton, le dégel du permafrost, la fonte des glaces pourraient tous contribuer à un réchauffement supplémentaire de la planète et se multiplier. Lestempêtes paralyseraient les transports et notre civilisation.

Nos dirigeants devraient réaliser l’urgence de la situation et prendre des mesures exceptionnelles.

Alors, comment pouvons-nous éviter que le réchauffement climatique ne s’emballe ?

Réduisons l’activité des usines

Une année de réduction généralisée de travail au mi-temps à l’échelle planétaire serait peut-être la réponse appropriée qui pourrait empêcher un emballement rapide du réchauffement. Une étude a montré que si les Américains travaillaient moins d’heures, comme les Européens, les émissions de carbone seraient réduites de 20%. Les longues heures de travail créent des comportements polluants, tels que l’usage de la voiture pour gagner du temps, l’achat de plats tout prêts à l’extérieur, ou le choix d’objets quasi-jetables plutôt que la réparation chez soi, et d’autres comportements générés par le stress. La semaine de trois ou quatre jours économise les émissions des trajets et le chauffage des locaux. Une réduction de la production industrielle d’objets s’entassant à l’infini dans les supermarchés, les entrepôts et les décharges serait la meilleure réponse au réchauffement de la planète entière. Elle limiterait les émissions de carbone de la production et du transport de l’excès de biens matériels. De plus, l’efficacité énergétique lors de la production industrielle est elle une nécessité absolue.

Exigeons des lois garantes d'une planète habitable pour nos enfants

Des lois et solutions gouvernementales pour la protection de l’environnement faciliteraient la transition.  Les émissions de CO2 de l’industrie et des véhicules peuvent être strictement limitées, et le passage aux énergies renouvelables doit être réalisé au plus vite. Le recyclage devrait aussi être encouragé. Etant donné le danger actuel, la construction des aéroports et des autoroutes devrait être suspendue, et les transports en commun encouragés, gratuits ou subventionnés.  Une incitation à l’alimentation végétarienne, par exemple l’exigence d’une alternative végétarienne dans les lieux publics, qui pourrait être subventionnée. Les catastrophes climatiques pourraient bien rendre dérisoire l’effort financier que nous consentons actuellement pour les éviter.  Des citoyens Hollandais et Américain ont poursuivi leur gouvernement en justice parce qu’il a mis en danger leurs conditions de vie au XXe siècle. Les gouvernements pourraient donc être bientôt obligés de limiter les émissions de Carbone. La loi française inclut maintenant la possibilité de poursuivre une entreprise coupable de préjudice écologique, et une remise en état du lieu dégradé peut être exigée. La majorité des entreprises devraient donc être jugées coupables de la destruction du climat terrestre, et elles devraient s’atteler à sa remise en état.

Modifions nos habitudes de consommation

Un effort d’information sans précédent s’impose. Tout européen doit savoir que le climat change dangereusement, et que les comportements écologiques réduiront les catastrophes à venir. La prise de conscience par les populations du danger proche que représente le climat devrait amener à une modification des habitudes de consommation, amenant une certaine modération et des choix plus écologiques : moins de viande, moins de déplacements, moins d’objets, objets écologiques, économies d’énergies, choix des énergies renouvelables. Il vaut mieux s'abstenir de consommer sans nécessité.

Exigeons des entreprises des objets durables

Peut-être devrions nous dès maintenant orienter la production des biens matériels vers des objets écologiques, durables et de qualité et réparables. Les entreprises gagneraient peut-être à anticiper cette demande. Nous pourrions parfaitement imaginer que les usines produisent moins d’objets, mais durables et de bonne qualité. Nous pourrions alors garder inchangé le dogme de la croissance sur lequel sont construites nos économies. Il est dans l’avantage de tout le monde de réduire la pollution, puisque cela conduirait à une réduction des cancers et des catastrophes climatiques. Nous devons accepter de payer pour la qualité, et passer des commandes en conséquence. Le public devrait être informé sur les avantages des objets à longue durée de vie, qui finalement seraient plus sûrs et confortables d’usage. Une exigence de garantie universelle suffirait peut-être à limiter les émissions de CO2, et la perte de temps et d’énergie monumentale que représente l’achat d’objets délétères. La prise de conscience par les populations du danger proche que représente le climat devrait amener à une modification des habitudes de consommation, amenant une certaine modération et des choix plus écologiques.

<http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1499308-rechauffement-climatique-la-situation-est-urgente-4...>